Le désastre

"Désastre naturel"
Léonardo de Vinci (1452–1519) - Entre 1517 et 1518 - Librairie Royale du Château de Windsor
Le désastre
Le désastre comme une spirale
Insidieusement s’enroule autour
De mes ruisseaux, de mes fontaines
Il lape, enserre, empoisonne
Il envahit tous les espaces
Tous les sombres recoins
Il s'infiltre dans mes muscles
Et s'épanouit dans mes nuits
Chaque heure devient un cri
Chaque souffle, une lamentation
Les couleurs s'estompent, se fanent
Et le silence pèse comme une enclume
Oser croire qu’au cœur de ce chaos
Une lueur fragile vacille et tremblote
Un espoir qui refuse d’être bâillonné
Une véritable promesse de libération
Telle une vague qui enfle et s’agite
Telle une vérité qui attendait
D’éclater, enfin
Pour nous abreuver de
L’eau de son puits
C F
Avril 2025
Commentaires
les gravures en boucles invitent à s'enrouler sur elles-mêmes, sur soi-même, peut on lire entre les traits ? mais ceux ci ne permettent pas de s'évader ou alors il faut aller ailleurs, les horizons se bouclent et barrent les espaces, les espoirs se tissent dans les mots, quand les matins se figent les lumières s'éteignent ?
un espoir qui refuse d'être bâillonné, voilà, tu as tout dit.. j'aime beaucoup ton poème. Dans les entrelacs de la nuit, verrons nous cette petite lumière qu'il faut suivre au matin?
très beau texte, j'aime bien le dessin, il semble actuel et pourtant; le texte me parle, je ne gère que difficilement un trop de douleur actuellement
Ton poème est magnifique, Cathie-Flore... Très émouvant. Et j'admire beaucoup cette gravure que tu nous fais découvrir, qui fait penser aux incendies et inondations dont nous sommes victimes en ce moment.
Parfois, c'est le désastre et il faut faire face. Besoin pourtant de dire le mal ressenti, de ne pas le minimiser. Ton poème est dans une sorte d'équilibre entre la douleur exprimée et l'accueil d'un nouveau regard. J'aime cette justesse.
Souvent nous avons l’impression de ne voir aucune issue au mal qui nous entoure, à la noirceur dans laquelle nous baignons, à l’obscurité qui nous rend aveugle… pourtant ….
« Si chaque jour
Tombe dans chaque nuit
Il existe un puits
Où la clarté se trouve enclose.
Il faut s'asseoir sur la margelle
Du puits de l'ombre
Pour y pêcher avec patience
La lumière qui s'y perdit. »
(Pablo Neruda)
Après la tempête vient toujours le calme. Tout passe et il ne faut pas perdre espoir. C'est la vie qui me l'a appris!
Le désastre, on voudrait ne jamais avoir affaire à lui. Pourtant... Quand il s'impose, il faut lui faire face. En gardant au coeur l'idée que du meilleur en sortira. Mais cela peut durer un certain temps, alors il est nécessaire de bien s'entourer d'ami(e)s. Courage !
La spirale laisse entrevoir une élévation, une sortie possible du cercle vicieux du désastre.
Le désastre , quand il nous saisit, nous rend d'abord ébahis, stupéfaits. Puis il tourne à l'obsession. La patience nous aide à le surmonter, mais la colère ne fait souvent que l'aggraver. Bisous.