Avoir besoin les uns des autres
Près d'une voie ferrée, en pleine campagne, je me suis approchée d’une ombellifère sèche aperçue de loin. La finesse, la grâce de ses petits soleils m’avaient attirée. Puis… surprise ! En en son cœur, s’était réfugié un escargot rigolo. Il possédait les mêmes couleurs que son hôte, la fleur de carotte, et se tenait posé - presque négligemment - sur son ombelle, sans véritable confort ou protection.
J’ai souri, amusée. Malgré leur apparence, avec leur différence, ils avaient besoin l’un de l’autre. L’escargot, avec sa fine coquille, pour ne pas être piétiné ; la fleur séchée, pour être utile en tant que berceau, pour être belle et digne d’une photo.
« Chaque être est doué d'un don qui lui permet d'être un soutien, une consolation ou une lumière pour les autres ; mais aussi d'une faille, d'une fêlure, d'une fragilité, qui réclame l'aide d'autrui. »Frédéric Lenoir, L'Ame du monde (2012).
« Nous devons préserver notre fragilité parce qu'elle nous rapproche les uns des autres, alors que la force nous éloigne. »Jean-Claude Carrière, Fragilité (2006).
Noël, c'est peut-être justement ça
Expérimenter nos fragilités et notre lumière
lorsque nous sommes à quelques un(e)s rassemblé(e)s
Commentaires
la fragilité nous entoure, se pencher un peu sur ce qui subsiste et persévère nous renvoie notre image, refuser de voir est un crime d'orgueil, car payer ne suffit pas à faire oublier... regarder la fragile fleur, toile, couleur qui nous reflète ?
de jolis mots pour évoquer cette période de Noël à la fois gaie pour certains et triste pour d'autres. Certains hommes sont lumière mais tant attirent l'ombre ..Le monde serait meilleur si chacun prenait conscience de l'autre, le respectait..
Je trouve qu'il y a une analogie étonnante entre la photo de ta bannière et cette fleur que tu nous présentes ! Tu t'abrites sous une ombrelle qui ressemble beaucoup à l'ombelle qui abrite son escargot !! J'aime bien ces passerelles.
Merci pour ton passage sur mon blog et l'évocation de tes souvenirs scolaires. Amicalement
C'est souvent dans les périodes difficiles que l'on ressent le besoin des autres, alors que l'on devrait être ouverts et généreux à chaque fois que c'est nécessaire ou simplement pour partager sa joie et la faire grandir. Bravo d'avoir aperçu cet escargot sur la carotte sauvage et d'en avoir tiré du sens. La nature nous parle.
L'observation de la nature est une mine d'exemples qui pourraient nous inspirer. L'intellect s'en mêle un peu trop souvent pour nous, il faudrait penser constamment à revenir à plus simple. En tout cas, c'est apaisant et je suis heureuse de retrouver ici J.C. Carrière.
@ thé âche : Oui, regarder et accueillir en nous, sans rien renier.
@ Sedna : "Le monde serait meilleur si..." A chacun de faire sa part. Joyeusement, si possible.
@ phrasie : Cette ombrelle, originaire du Cambodge, je l'ai payée une bouchée de pain dans un vide-grenier. Lorsqu'il fait un soleil de plomb, j'aime bien m'abriter dessous. Merci de faire l'analogie avec la fleur de carotte sauvage et mon billet. Amicalement.
@ Coline : J'ai besoin de l'autre et il a aussi besoin de moi, d'une autre façon, à un autre moment. Pour partager la difficulté et la joie. Merci d'apprécier le sens tiré de la nature.
@ Aifelle : Revenir à la simplicité, se laisser enseigner par la nature et par... les écrivains poètes tels que J.C. Carrière. Parfois, c'est bon d'intellectualiser, d'autres fois, il faut au contraire accueillir l'instant dans sa fragile beauté qui nous fait vivre.
Exprimer de belles idées à partir de choses simples et naturelles, cela éveille en moi joie et légèreté. Merci pour ton regard.
Avoir besoin les uns des autres...quelle belle leçon d'humanité offerte par la nature. Nous sommes cette fleur embellie par l'accueil lorsque nous tendons la main à notre prochain...Nous sommes l'escargot en quête d'un refuge lorsque, fragilisés par les aléas de la vie, nous trouvons un cœur ouvert à l'écoute... Puissions-nous laisser la fleur qui est en nous s'épanouir à la fraternité et accepter aussi avec humilité notre condition d'escargot :)
@ Maria : Enchantée par ton plaisir, oui, il en faut peu parfois pour être heureux. Merci !
@ Bridg : Que c'est magnifiquement exprimé ! Ton commentaire me réjouit beaucoup. Merci pour ta belle sensibilité et bon Noël à toi, dans la joie, l'émerveillement, la paix.
Noël , c'est le moment de resserer les liens, de partager des émotions. Qoique l'on dise , nous sommes tpus connectés les uns aux autres.
Noël semble ouvrir plus volontiers la porte aux autres, esseulés ou démunis comme si le soleil de l'été effaçait toutes les fragilités, les solitudes.
La nature ne se pose pas tant de questions, elle peut être féroce ou tout simplement bienveillante, amicale.
Ton image est une belle rencontre !
@ daniel : Noël est la fête de la paix et de la joie que nous essayons tant bien que mal de construire, même maladroitement, alors, oui, prenons des nouvelles, échangeons, ne restons pas dans notre cocon.
@ Balaline : A l'aube de l'hiver, lorsque le soir la nuit tombe, ainsi que la température, il est en effet plus difficile de supporter sa solitude et son dénuement. Comme tu le dis la nature nous enseigne, mais parfois il vaut mieux ne pas l'imiter. Tous les êtres vivants ne sont pas bienveillants, loin de là. Ta dernière phrase, Balaline, est un régal. Merci !
La fraternité fait partie de notre devise française, mais elle est certainement la plus oubliée, bien qu'à mon avis elle soit la plus importante. Quelle tristesse de penser que la nature parle et que l'homme ne l'écoute pas, disait Victor Hugo (de mémoire).
@ Sépia : Bien d'accord avec toi, les individus pensent plus à leur porte-feuille et à leur tranquillité qu'aux autres dans le besoin, mais je dois être pareille. Joyeux Noël à toi, dans la proximité, autant que possible, de la nature et des autres.
Humble et superbe duo
Joliment dit ! Merci mimik.