L'arbre, au cœur d'un prodige
Il ne suffit pas d’être en vie, il faut être vivant. C’est-à-dire savoir à chaque instant qu’on est au cœur d’un prodige et être en contact, en harmonie avec lui. C’est difficile, mais lorsqu’on parvient à en prendre conscience, on en reçoit un perpétuel émerveillement qui paie au centuple des efforts que l’on a consentis …"
Interview de René BARJAVEL (dans France-Soir Magazine du 13 octobre 1984) trouvé sur le net.
L'arbre est constitué de sève, de bois et d'écorce,
Ses racines proviennent de la terre noire et compacte,
Et ses feuilles sont des lettres d'amour aux insectes,
Aux oiseaux qui les déchiffrent au petit matin.
L'arbre est constitué d'élan, d'audace et de force,
Il est fidèle à la terre qui l'a vu naître,
Mais il étend profondément ses racines,
Et jette au loin ses branches, comme un géant fou.
L'arbre contient mes frustrations, mes colères, ma soif;
Son tronc fort et fragile, lisse ou rugueux, m'appelle.
Il prétend connaître bien des secrets oubliés,
A partager dans le silence et dans le vent.
L'arbre avec patience entretient moult chemins,
Celui des fleurs, des fruits, mais aussi de la plage,
Des étoiles, du bonheur, de la croix, de la paix,
A chacun, chacune, ses chemins sous les arbres.
L'Esprit veille
CF
Commentaires
l'arbre sa partie visible et tout le reste sous terre et dans les airs, c'est un pays à lui tout seul, généreux et prolixe, nous (l'ONF et les proprios forestiers) ne l'avons cultivé que trop longtemps pour son bois, certaines essences, nous leur devons tant me disait mon ami l'oiseau ....
de plus dans l'avenue où j'habite on veut les couper...
L'arbre est vivant.. on doit le respecter. Quand ma fille était petite, et que je coupais l'herbe autour des troncs d'arbres, je me souviens que je lui disais : il faut faire attention à ne pas piquer l'écorce avec les ciseaux, sinon, on leur fait mal !
Merci pour ce poème méditatif sur l'arbre.
Je m'y retrouve d'une certaine manière.
Il y a un arbre pas très loin de chez moi avec qui j'entretiens une relation de proximité. Il m'enseigne par sa manière d'être et de croître. C'est à la fois curieux et apaisant.
L'arbre contient aussi tous les soins, les pensées, les secrets de nos ancêtres qui l'ont planté, choyé, protégé.
Je suis admirative de leur résistance malgré les aléas de leur vie et des profondes blessures sur leur tronc qui ne les empêchent pourtant pas de nous offrir des fruits délicieux. Etonnant mystère !
L'arbre est un partenaire essentiel pour tous les vivants, des humains à tous les petits insectes qui vivent sous son écorce ou entre ses racines. Le respecter n'est pas suffisant, il faut l'admirer, l'aimer. Ton poème montre aussi tout son rôle symbolique qui nous aide à mûrir.
j'espère que l'arbre ne contient les malheurs du monde. il nous permet de respirer.
@ thé âche : Cultivé pour son bois et ses fruits : noix, noisettes, amandes, pommes, poires, coings et tous les autres. L'arbre est essentiel dans la nature, mais aussi pour notre équilibre psychique et mental.
@ Sedna : Il convient d'éduquer les jeunes enfants en les menant au contact des arbres, mais aussi en leur racontant des histoires d'arbres. Si on a de l'espace, on peut aussi planter avec eux.
@ Alainx : Se laisser enseigner par les arbres est une belle façon de vivre, en harmonie avec ce qui nous entoure.
@ Balaline : C'est pour ça qu'on dit "arbre généalogique" (ah, ah !). D'ailleurs j'ai fait le mien, bien sûr. Pour la résistance ou la résilience, le champion est le ginkgo biloba qui a survécu aux radiations de la bombe atomique. Incroyable !
@ Maria : Tu as bien compris mon propos qui est d'associer notre interdépendance face à la vie tout en soulignant son rôle symbolique. Merci.
@ broutileb : L'arbre est victime des malheurs du monde : réchauffement climatique, guerre, intérêts économiques grandissants, bêtise, etc. Il nous permet de respirer lorsque nous ne sommes pas allergiques. Ma petite-fille est très gênée par le pollen.
L'arbre est tout un poème à lui seul : racines, tronc, écorce, branches, rameaux, bourgeons, feuilles, fruits, insectes, oiseaux et tout le petit peuple qui vit dans son environnement. On ne peut aimer la vie sans aimer les arbres. Parfois un en particulier, comme le petit Zézé dans "Mon bel oranger" ou Brassens et son chêne.
Le lien que tu fais entre l'arbre et les humains est très poétique et très juste. Nous devrions davantage prendre soin des uns et des autres. Pourvu qu'il n'y ait pas trop d'incendies de forêts cet été, comme durant les dernières années. Les arbres sont en quelque sorte des sages qui vivent près de nous.
Il y a quelques années une animatrice d'atelier d'expression orale nous avait donné des cartes postales à commenter. La mienne représentait quatre très vieux chênes au bord d'une route et j'avais pensé à l'homme qui les avait plantés il y a si longtemps. Je l'avais remercié pour son idée et pour ce lien entre les générations. Merci à Giono et à tous ces "hommes qui plantaient des arbres " pour que nous les aimions à notre tour.
Être vivant c'est, il me semble, vibrer, entrer en relation avec l'autre, ouvrir l’œil du cœur... Observer les arbres, leur parler, les toucher, les entretenir selon leurs besoins... des soins magnifiques qu'ils nous rendent en irradiant leur beauté et leur énergie. Merci Cathie Flore pour ce fort beau poème, à bientôt, belle semaine à toi. brigitte
Un joli poème à la gloire des arbres. Je les aime de plus en plus. Ils sont protecteurs et silencieux. Ils en savent des choses !!
J'ai un murier dans mon jardin et je sens qu'il me protège !
@ Sépia
...
Les ascenseurs c'est pour grimper,
Les présidents pour présider,
Les monstres pour se dépêcher,
Les mercredis pour s'amuser.
L'arbre tout seul à quoi sert-il ?
Il suffit de le demander
A l'oiseau qui chante à la cime.
Jacques CHARPENTREAU (La ville enchantée)
@ Coline : Ah ! Les incendies de forêts, ce sont des catastrophes pour plusieurs années, avant que l'environnement ne se reconstitue et que les petits animaux reviennent. Cela fait mal au cœur alors qu'avec des précautions, ils pourraient être évités.
@ phrasie : Les chênes sont en quelque sorte les rois des arbres, pour leur stature, leur longévité et... la qualité de leur bois. Mais me vient soudain une question : font-ils des fleurs ? Peut-être bien que non, tout comme le figuier. Merci pour l'évocation de Giono, dont on commence à suivre l'exemple, au moins dans mon département, le 49.
@ Plumes d'Anges : "Aux arbres citoyens", chantait Yannick Noah, pour nous faire comprendre l'importance de vivre dans le respect de la nature et du vivant sous toutes ses formes. Oui, les arbres sont beaux dans leur diversité, je m'en émerveille chaque jour un peu plus. Et cet après-midi, j'ai apprécié leur fraîcheur.
@ daniel : Ils sont aussi nourriciers et parfois des points de repères. Hélène Dorion, une Québécoise, a signé un très beau livre de poésie : Mes forêts, dont voici un extrait cité sur Babelio :
"mes forêts sont un long passage
pour nos mots d'exil et de survie
un peu de pluie sur la blessure
un rayon qui dure
dans sa douceur
et quand je m'y promène
c'est pour prendre le large
vers moi-même"
"Ecoute l'arbre et la feuille
La nature est une voix
Qui parle à qui se recueille
Et qui chante dans les bois"
oui, juste écouter nous suggère Victor...
@ mimik : Très bon extrait de Victor Hugo. Oui, il est important d'écouter. A la fois les oiseaux, le vent, les feuilles, le silence... Et leurs résonances en nous.
Un bel hommage aux arbres, qui sont nos maîtres et nos protecteurs.