L’instant où tu dois faire halte
La chaise de Van Gogh (1853-1890)
1888, Galerie Nationale de Londres
Le titre de ce billet est à double sens : Le premier avec cette chaise vide, à l'image de la mienne qui va le rester quelques temps pour cause de vacances (vous devinerez aisément ma destination). Le second vise une réflexion sur ce qu'aujourd'hui nous nommons de plus en plus "le lâcher prise", ou encore "l'abandon", la confiance en la vie qui nous apportera ce que nous attendons au moment opportun, lorsque nous serons décrispés, ouverts et reconnaissants.
... Survient l’instant où tu dois faire halte Faire ton
deuil du lieu et du nom Et à l’invitation de la voix
définitivement tu renonces t’avoues vaincu Alors
tu découvres que tu auras chance de trouver ce que tu
cherches si précisément tu ne t’obstines pas à le chercher
Tu repars Des forces nouvelles te sont venues Ton œil
qui s’écarquille n’est plus dévoré par la soif Tu ne sais
où tu vas mais tu connais ce que tu es
Tu avances d’un pas tranquille désormais convaincu
que le lieu se porte à ta rencontre Le lieu où mûrir
l’hymne la strophe le nom Où jouir enfin de ce qui
s’est jusque-là dérobé
Préface de Jean-Pierre Siméon (extrait)
pour "Moisson" de Charles Juliet
Editions P.O.L
https://www.babelio.com/livres/Juliet-Moisson--Choix-de-poemes/407112#!
Big Ben, London, UK, par Misterzee,
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Big_Ben_2.jpg
Commentaires
Lorsque je cesse de courir après quelque chose, je m'aperçois souvent que j'ai en fait autre chose en moi qui me convient parfois mieux. Siméon l'exprime de façon plus poétique. Quant à Charles Juliet, c'est un auteur très touchant. Bonnes vacances !
Bonnes vacances chez nos amis grands Bretons, alors !
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
@ Coline : Tout à fait, c'est une prise de conscience importante qui aide à aller de l'avant avec moins de tension. Jean-Pierre Siméon est assez peu connu et je trouve ça dommage. Un grand poète, tout comme Charles Juliet, dont la lecture apporte beaucoup.
Merci Célestine et à bientôt. Les grands Bretons nous attendent en effet.
c'est en accord avec mon article de ce jour ( modestement )
Bonnes vacances pour lâcher prise..
Je connais très peu Jean-Pierre Siméon. En revanche je connais mieux Charles Juliet. Une amie qui le côtoyait m'avait donné son adresse personnelle, je lui ai écrit longuement à propos de son livre « Lambeaux », mais hélas pas eu de réponse.
Bon séjour chez les Grands Bretons, souvenirs de lycéen découvrant la minijupe, en même temps que Big Ben !
(Ton blog oblige à chaque fois à remettre ses coordonnées… Dotclear doit certainement permettre d'en conserver la trace…)
@ broutileb : Oui, on peut dire que nos articles sont "en accord", même s'ils développent des idées un peu différentes. Le tien aborde la mise à l'écart volontaire de notre monde dit "moderne" et la joie trouvée dans les choses simples et naturelles de la vie. Le mien, l'arrêt de la course effrénée pour obtenir ce que l'on souhaite et l'acceptation de ce que l'on a et de ce qui nous arrive. Cela se rejoint. Bon mois d'août.
Merci Sedna. Ce sera forcément un autre rythme et une autre façon de voir. A bientôt.
@ alainX : Jean-Pierre Siméon gagne beaucoup à être connu. On peut trouver quelques uns de ses poèmes sur le net. Pour Juliet, dommage de ne pas avoir de réponse. Cet homme doit se préserver du temps libre pour goûter la vie et les évènements. J'aime beaucoup "L'opulence de la nuit" et bien sûr "Lambeaux" qui permet de connaître un peu sa vie. Merci pour tes bons souhaits de vacances. Je pense pour le blog, que c'est les premières fois, après Dotclear retient... normalement.
@ alainX : Extrait du poème "La différence" de Siméon
"...entre les mains qui donnent
et les mains qui dépouillent
entre le pas sans trace
et les pas qui nous guident
où est la différence la mystérieuse différence ?"
Jean-Pierre Siméon (1950- )
Bonnes vacances !
Merci Aifelle. A bientôt.