Vase aux iris
Lors de son séjour provençal, Van Gogh a peint de nombreuses natures mortes composées de bouquets de fleurs, notamment des iris et des roses, avec une préférence pour les premiers dont il a réalisé plusieurs tableaux, en variant couleurs et positions. Vincent Van Gogh (1853-1890), Vase aux iris (ou Vase d'iris) mai 1889, Amsterdam, Musée Van Gogh.
"Vase aux iris sur fond jaune", réalisé en mai 1889, utilise un pot en terre cuite, couleur moutarde, aux contours asymétriques, posé sur un plan de la même teinte et devant un mur jaune clair. L'artiste a placé dedans de grandes tiges fleuries bleues tendant vers le violet, mais les pigments se sont éclaircis avec le temps. Aujourd'hui, les fleurs bleues d'au moins quatre nuances différentes, avec plusieurs taches violette, se mélangent avec audace et force pour créer un beau mouvement d'ensemble, nous laissant le sentiment de pouvoir toucher la texture de chaque pétale avec les yeux. Deux tiges, à droite, ont fléchi et se sont cassées sous le poids de la floraison, une manière pour le peintre d'augmenter les zones de contraste, de les étendre vers le bas, car on ne peut nier qu'il voyait dans la nature en fleurs, une manifestation du renouveau, de la vie. Un "paratonnerre contre la maladie".
Pour ma part, j'ai une reproduction de cette peinture imprimée sur papier dans mon séjour -un cadeau- et la regarder m'apaise (certainement) un peu.
Commentaires
il signait ses oeuvres avec son prénom, cette nature morte (malgré l'oeuvre du temps) nous interroge toujours au profond... c'est fort un simple bouquet !
Nature morte une expression si vilaine qu'on attribue à des œuvres si vivantes parfois..
oui le beau apaise. Les fleurs aussi. Je regarde toutes les émissions sur ARTE sur les peintres et cela me fait un bien fou. J'aimerais tant savoir peindre.
Cette toile est plus belle lorsqu'on suit tes explications. Ses fleurs penchées lui donnent du caractère. Merci.
Les fleurs sont la poèsie de la vie. Beaucoup de peintres leur ont rendu hommage. Vincent Van Gogh entre autres
Mon intérêt pour les natures mortes est assez faible en général. Néanmoins j'apprécie la grande technicité de certains artistes en ce domaine. Mais cette admiration ne provoque pas en moi beaucoup de vibrations sensibles et artistiques. Sauf peut-être certaines œuvres de Picasso où la nature n'est justement… pas morte… (la nature morte au crâne de taureau, par exemple).
C'est pourquoi ton billet m'interpelle, notamment à cause de la dernière phrase. Aussi je me suis attardé à regarder cette œuvre en plein écran devant mon ordinateur.
Cependant, et pour contredire ce que je viens d'écrire, s'en est suivie une forme de méditation sur la finitude des Iris, le côté cassé à droite, et la vaine tentative de survie du feuillage vert dans une ultime vibration. Peut-être une autre sorte de « vanité »… sans le traditionnel crâne…
Tu parles d'un côté apaisant, cela peut en être un certain aspect de ma méditation. S'apaiser dans la conscience de la finitude de tout.
"toucher la texture de chaque pétale avec les yeux", je pense qu'il faut aller au musée Van Gogh pour s'en rendre pleinement compte, mais toutes ces nuances favorisent l'observation, la méditation, comme le dit Alainx, et conduisent certainement à un apaisement. Merci.
Il est très intéressant de constater ici à nouveau le goût de Van Gogh pour l'association de l'ocre-jaune (décliné sous plusieurs tons) et du bleu (lui même varié). Sous ses airs quelconques ce tableau est très personnel.
Je n'aurais pas choisi ce jaune pour le fond, vu la couleur de la cruche et de la table, mais en lisant Mayalila, je comprends mieux. Et finalement, je m'y habitue. Cela contraste bien avec le bouquet.
C'est drôle, jeune, c'est un peintre que je n'appréciais pas du tout et en prenant de l'age, peut-être aussi grâce à internet qui propose énormément d’œuvres, mon ressenti a changé. Merci Cathie Flore pour ce superbe bouquet, c'est vrai qu'il est apaisant. À bientôt, belle semaine. brigitte