La chaise

La chaise ne se sentait pas bien dans son état,
Les relations des humains ne la comblaient pas.
Sur son assise trônait une accumulation
D'indifférences, d’injustices, d’incompréhensions.
Elle avait mal à son bois, à sa paille,
A son dos, à ses pieds, à ses entrailles.
Prendre des décisions, faire des projets,
Éprouver de la joie, lui était difficile.
Les autres sièges lui semblaient à distance,
Sans aucune haine, sans réelle empathie,
Tous bien occupés et bavardant sans arrêt,
Au sujet de qui avait le plus beau derrière.
La solitude, malgré elle, crée des dépendances.
La chaise était accroc à l’ordinateur,
Aux pensées vagabondes et aux jolis mots.
Quel crapaud pourrait la délivrer de son sort ?
Mais un jour, une main douce vint la toucher
Et dans ses fissures, une lumière a brillé,
Un regard bienveillant, une chaleur retrouvée.
La chaise sentit qu’elle pouvait enfin s’aimer.
Texte et photo : Cathie Flore
Commentaires
Quelle délicieuse poésie.. un sujet hors du commun, effectivement, les sièges accueillent tant d'humains différents, altruistes ou inconvenants... j'aime beaucoup la chute du texte, cette note d'espoir
une belle chaise sage qui invite à la rejoindre séant, c'est marrant tu verras sur pjtg des réalisations de Pascal qui m'ont amené à réaliser une suite sur ... des chaises ou tabourets ou ... enfin des sièges....
Faire parler une chaise, excellente idée. Après tout, pourquoi les objets n'auraient-ils pas leurs propres pensées. Merci pour ce moment de fantaisie et d'imagination.
Belle idée que cette personnification.
Merveilleuse poésie ! Il fallait y penser... et comme c'est bien exprimé ! Bravo Cathie Flore.
De Charles Dickens à Van Gogh, la chaise est une belle métaphore de la personne humaine. Beau poème.
Indifférence, injustice, incompréhension, nous sommes nombreux à ressentir ces émotions. Merci de le faire dire par l'intermédiaire d'une chaise. Cela sans langue de bois, bien sûr !