La guerre de Troie n'aura pas lieu
Vous vous souvenez certainement d'Hélène enlevée aux grecs par Pâris, le troyen, fils du roi Priam et frère d'Hector. Mais Hélène et Pâris ne s'aiment plus !
(Démokos, le Géomètre, Andromaque, Cassandre et derrière le couple royal : Hécube et Priam)
(Hélène et Hector)
Pourtant beaucoup dans Troie souhaitent garder la captive et se préparent à la guerre. Hector, qui avec Andromaque attend un enfant, met toute son énergie pour sauver la paix. Ulysse, le grec, essayera à sa tour et à sa façon d'être un médiateur... Néanmoins, pour Giraudoux qui a écrit sa pièce dans les années 30, la guerre nait de la Fatalité et la Bêtise des humains.
(Oyax et Ulysse, les grecs)
Photos : Cathie Flore
Cette pièce nous a été jouée de façon remarquable par 12 comédiens du Théâtre de l'Extrême, au Prieuré des Nobis, à Montreuil-Bellay (49), ce samedi 30 août dans l'après-midi. De quoi faire réfléchir à des situations plus qu'actuelles...
Extrait : Acte II, scène 13 :
"À la veille de toute guerre, il est courant que deux chefs des peuples en conflit se rencontrent seuls dans quelque innocent village, sur la terrasse au bord d’un lac, dans l’angle d’un jardin. Et ils conviennent que la guerre est le pire fléau du monde, et tous deux, à suivre du regard ces reflets et ces rides sur les eaux, à recevoir sur l’épaule ces pétales de magnolias, ils sont pacifiques, modestes, loyaux. Et ils s’étudient. Ils se regardent. Et, tiédis par le soleil, attendris par un vin clairet, ils ne trouvent dans le visage d’en face aucun trait qui justifie la haine, aucun trait qui n’appelle l’amour humain, et rien d’incompatible non plus dans leurs langages, dans leur façon de se gratter le nez ou de boire. Et ils sont vraiment combles de paix, de désir de paix. Ils se quittent en se serrant les mains, en se sentant des frères. Et ils se retournent de leur calèche pour se sourire… Et le lendemain pourtant éclate la guerre…"Jean Giraudoux, "La guerre de Troie n'aura pas lieu".
Commentaires
on parle peu de Giraudoux et de son oeuvre, pourtant je me souviens avoir étudié certaines de ses pages, il a alerté mais sa voix n'a pas été entendu, entre deux guerre disons nous, le rappel des mythes (ce qui est inscrit dans notre culture) pourrait nous amener à réfléchir : pourtant ce que je vois et entends de nos jours....
Ton article me donne envie de me replonger dans ses œuvres.. comme le dit Thierry, il n'a pas été entendu et bien d'accord sur le fait que la guerre n'est due qu'à la bêtise et la folie des humains.
Le guerre est décidée par les hommes politiques mais est faite par les peuples. C'est une absurdité totale d'autant qu'elles se terminent toujours par une négociation.
J'ai dû l'étudier au lycée, mais à cette époque, je trouvais ça rasoir. Certainement, avec la maturité et dans le contexte actuel, convient-il de le relire.