La fécondité
J'ai rencontré récemment un poète, au bord de l'eau. Il était assis et méditait. Parfois, il écrivait quelques lignes, mais on sentait que le plus important de son temps se passait dans l'observation du monde aquatique et de son atmosphère. Tard, chaussé de grandes bottes, il est sorti de son îlot et, à ma demande, m'a chuchoté son prénom : Brunetto.

- Vous venez de loin ? ai-je demandé.
- Oui, des environs de Florence... Une intuition m'a amené ici, ou plutôt un rêve. Une voix me disait :"Va dans l'ouest de la France et laisse-toi inspirer par l'eau." Rien de plus, mais je crois qu'il y a là un trésor pour moi, ou plutôt pour mon âme...
Lorsque l'homme m'a quittée, il m'a mis une page de son carnet dans la poche en me soufflant dans l'oreille :
- Pensez souvent au vieux Brunetto, il en a besoin.
Commentaires
les poètes sont généreux à travers les âges, les mots imprimés ont une vitalité qui nous attend et nous surprend....
c'est très beau et tellement vrai.. une rencontre magnifique
Cette image belle et captivante appelle une présence , une rencontre avec la poésie.
Joli clin d'oeil à Brunetto
Bravo pour ce beau texte, et pour la magnifique photo qui l'accompagne.
la photo est superbe; l'eau est une méditation. je n'ai pas supprimé mes coms, c'est canal qui a revendu à over et a supprimé coms et liens sans même nous prévenir. On ne peut même pas entrer dans notre administration pour copier ou supprimer notre blog. C'est une honte et beaucoup cosignent sans réflexion.. Bon dimanche
Une rencontre poétique comme je les aime, avec de l'eau, de la presque pénombre et du mystère. Mon amitié à ce poète aventurier si tu le revois (sourire).
@ thé âche : "Longtemps, longtemps, longtemps Après que les poètes ont disparu Leurs chansons courent encore dans les rues." Charles Trenet
@ Sedna : Oui, on ne l'oublie pas cette rencontre. Elle modifie une part de nous.
@ Balaline : Le mot présence s'applique tout à fait à l'ensemble texte et photo. Merci Balaline. Y-a-t-il autant d'eau chez toi ?
@ Mayalila : Merci d'apprécier, cela motive pour continuer. Toute cette eau se jette dans la Maine, à côté d'Angers. Je vis dans les environs.
@ broutilleb : Venant de toi, le compliment fait plaisir. Je comprends ta colère face aux hébergeurs. Moi, c'est une de mes filles qui héberge le mien. Il a moins de fonctionnalités que beaucoup d'autres, mais je suis tranquille, elle répare quand il faut.
@ Maria : L'eau, les ramures fines et courbées, les reflets, et la lumière crépusculaire jouent une belle partition. Le poète est certainement parti plus loin. Reviendra-t-il ?
C'est un poème magnifique, j'aurai beaucoup aimé rencontrer ce poète Brunetto Latini.
Merci pour ta visite chez moi
Une photo étonnante : sur la gauche, est-ce un tronc (ou plutôt une souche), est-ce un homme ? Tous les doutes sont permis. Quant au poète, il trace une belle analogie entre terre et corps humain.
Un beau poème qui fait réfléchir sur l'intériorité de la terre, sur l'eau, le sang, le corps, la vie. Tout est relié et l'irrigation est indispensable. Ces reflets sont magnifiques et un peu intrigants.
Ah, l'eau et ses histoires inspirées et inspirantes qui circulent en tous lieux et à tous moments, quelle beauté et quelle richesse. Merci Cathy Flore, douce fin de journée, au bord de l'eau peut-être ? brigitte
Ta photo est très belle. La nature est un être à part entière. Bises
@ Livia : Si tous les poètes du monde entier pouvaient se donner la main... A bientôt.
@ Sépia : Mystère... Et nous sommes eaux et poussières.
@ Coline : J'aime les ramures des arbres l'hiver, et celles-ci riches en courbes donnent de la vie aux reflets. Tout est relié, c'est une belle vérité trop oubliée.
@ Plumes d'Anges : Je ne résiste pas à te confier cette "histoire d'eau" que j'aime beaucoup :
"Les poissons, les nageurs, les bateaux
Transforment l’eau.
L’eau est douce et ne bouge
Que pour ce qui la touche.
Le poisson avance
Comme un doigt dans un gant,
Le nageur danse lentement
Et la voile respire.
Mais l’eau douce bouge
Pour ce qui la touche,
Pour le poisson, pour le nageur, pour le bateau
Qu’elle porte
Et qu’elle emporte.
Paul Eluard, Les animaux et leurs hommes, les hommes et leurs animaux, 1920"
@ Andrée : Ses couleurs, ses courbes et son mystère... Elle nous emporte dans la rêverie et la contemplation. Bises.
Une très belle rencontre, hors du temps, hors de toute réalité...
Le poème est beau, et la photo toute aussi belle.
Merci pour ce billet plein de mystère, Cathie.