Quand arrivaient les jours gais et lumineux où le soleil me rendait légère, Mémé préparait une soupe qui embaumait dans la cuisine. J'allais mettre mon œil et mes narines au-dessus de la gazinière. Des fils blancs et surtout orangés frémissaient dans la casserole. Des petits pois vert tendre y dansaient. "C'est quoi, Mémé, qui sent si bon ? De la soupe-printemps !" répondait-elle, en souriant. Le nom m'amusait, j'en reprenais deux fois, heureuse de le manger ce fameux printemps.