En effet, pas mal de points communs et d’affinités avec cet homme, qui a souffert de ne point vivre avec ses parents, qui a connu ce que le manque de confiance en soi peut entraîner durablement et qui a choisi l’écriture comme moyen de connaissance, de traversée et d’apaisement, dans l’humilité et la vérité.
Comme lui, j’aime cette “aventure intérieure”…

Voici le tout début du Journal IV de Charles Juliet, intitulé “Accueils” :

“La recherche de soi est un long chemin. Au début, il n’est d’ailleurs pas de chemin. Seule règne une profonde ténèbre. Une ténèbre faite d’interrogations, de doutes, de fatigue, de haine de soi, de difficulté à vivre … Mais un travail d’élucidation et de clarification parvient à la repousser, à y faire naître une faible lueur. Alors des entraves commencent à tomber, des obstacles à disparaître, et un chemin finit par s’ouvrir. Il permettra à celui qui l’empruntera de se connaître et de vivre en bonne intelligence avec lui-même, les autres et le monde.”


Et surtout le passage que je souhaitais partager aujourd’hui :

 

“Alors que tant de choses chaque jour - en nous ou hors de nous - nous incitent à baisser les bras, nous détourner, choisir le retrait. Ne pas perdre de vue que je ne suis, que tu n’es que rarement à la hauteur de ce que nous désirerions être. Faire preuve de patience et de compréhension. Envers soi comme envers autrui. Et ne pas de laisser décourager par les échecs et les déconvenues. Ni par tout ce qui assombrit l’horizon. Pour ce faire, s’employer à se donner des fondations et à se construire. En vue d’être clair, robuste, résolu. Ainsi une tâche qui ne peut avoir de fin. Qui implique en outre lucidité et courage. Soit le refus de toute illusion. De sorte que rien jamais ne puisse déraciner notre foi en l’homme. En l’humanité.”
Charles Juliet “Accueils” - Journal IV 82-88, chez POL


Ayant visité cet hiver une exposition de Florent Maussion, aux “Petites écuries” de Trélazé, je suis restée longtemps en admiration devant cet archer nippon. Son attitude n’a-t-elle pas fortement à voir, symboliquement, avec celle de Juliet décrite au-dessus ?

L_archer-Maussion

“L’archer”, Florent Maussion

- Où est la corde de l’arc ? ai-je demandé à l’artiste qui échangeait librement avec les nombreux visiteurs, dont un groupe de jeunes japonais.
- Disons que la posture, la gestuelle, m’intéressent avant tout, fut sa réponse.

“Esthétique du geste rythmé et harmonisé à la respiration, esthétique de la posture équilibrée, soulignée par la beauté des formes de l’arc.Tout l’art du Maître est de guider le pratiquant dans l’exécution très précise de ces gestes, rendue possible seulement par une concentration ininterrompue, et un entraînement intense et régulier.” AKVM Qu’est-ce que le Kyudo ?

L'archer-Florent maussion