Carl-Larsson-la décoration-de-l'arbre-de-Noel
“L’arbre de Noël”

Le sapin a été coupé dans la forêt et ses quelques décorations ont probablement été assemblées et cousues par les mains habiles de Karin, l’épouse de Carl, artiste elle aussi, mais entièrement vouée depuis son mariage à sa famille et à l’éducation de ses enfants. Sur le mur ou la cloison, en arrière, un paysage de mer calme et un bâtiment blanc, une église certainement, peints par Carl Larsson lui-même .

Au milieu de cette sobriété, une fillette en habits de fête, montée sur une chaise aussi blanche que son chemisier et que l’église du bord de l’eau.

On admire bien sûr le charme candide de la petite à la belle chevelure blonde et aux joues délicates, ses vêtements typiques et joyeux confectionnés par sa maman. Pourtant ce qui touche en profondeur est à la fois plus discret et plus évident.
Observez d’abord comme Brita est entièrement présente à ce qu’elle fait, son geste, son regard … Silencieuse, recueillie, elle admire  la bougie qui apportera avec d’autres sa douce lumière à la famille. Peut-être songe-t-elle à quelques récits de nuit et de merveilles que ses parents lui ont contés …
Ensuite remarquez la pose de l’enfant, debout, au milieu du tableau. Ne peut-on dire, en cette veille de Noël, que l’enfant, celui de sa chair, devient pour le peintre “LE sapin vivant”, celui qui apporte l’espoir et fait rêver d’un monde meilleur … L’essentiel à aimer !

Carl-Larsson-Veillée de Noël

“Veille de noël” - vers 1904 -

La nuit s’est avancée, pénétrons maintenant dans la salle à manger. Oh, que voilà une belle tablée ! Nous devinons, au manque d’assiettes et de couverts, que ce sont encore les préparatifs, mais le calme règne autour du chandelier à sept branches trônant au milieu de ces agapes et de cette famille rassemblée. Martina, la bonne, s’affaire avec grâce et sourire, Suzanna et Brita, les deux grandes filles complices, admirent  l’étalage des mets, tandis que Karin Larsson, une fillette collée contre elle, s’entretient avec son beau-père installé dans un fauteuil en bois. Tranquillement, au milieu de tous, la petite chatte gourmande tend la patte vers la dinde dodue. N’aimerait-on pas s’asseoir sur la chaise tirée à côté d’elle ? Profiter de cette ambiance sereine et presque idyllique …

Lorsque l’on sait que le père de Carl Larsson fut un homme très instable, sans affection et qu’il quitta  pendant de nombreuses années le foyer durant l’enfance du peintre, on ne peut qu’être touché, ému, de sa présence parmi les siens … Un beau témoignage de réconciliation et de paix !

Bons préparatifs de fêtes et Joyeux Noël à chacun !