Fillette à patin à roulettes devant le mur de Berlin 1965

Cette petite fille avec sa robe sage, son ruban dans les cheveux et ses mains dans les poches, à quoi pense-telle en patinant ainsi, si près du mur que l'on dit "de la honte" ?

Certainement a-t-elle absorbé, elle aussi, l'inquiétude de son entourage, mais ne sait pas faire le tri de ce qu'elle entend et voit autour d'elle. Elle a besoin d'aller au plus près de ce fameux mur, certainement pour tenter de l'apprivoiser un peu.
Son visage reflète un mélange de calme et de tristesse … Et pourtant, elle patine ! Elle patine comme tous les gosses qui, au plus sombre de l'Histoire des grands, continuent de traquer un peu d'espace et de liberté pour rêver et s'amuser.

Vingt ans après la chute de ce mur, d'Ouest en Est, du Nord au Sud, d'autres murs ne cessent de s'ériger. On en parle moins, car ils sont loin, mais ne sont-ils pas plus choquants encore, au petit matin de notre vingt-et-unième siècle que l'on voudrait de la mondialisation, mais surtout de la Paix ?!

Plus menaçantes encore - parce que plus largement répandues - sont les nouvelles fractures qui séparent plus injustement que jamais les riches et les pauvres, et cela jusqu'au cœur des pays riches.
Jean-Claude Guillebaud, journaliste.


Pouvons-nous rester bras croisés, indifférents, sourds et muets ?
A travers l'éducation, pouvons-nous agir à la racine de ce qui pousse les individus à se rejeter les uns les autres ?