Le petit ver et le merle
Qui ne s’est pas arrêté, un jour de printemps, pour observer un merle extirper, avec son bec, un ver qui voulait prendre l’air frais au ras de la pelouse ? Spectacle familier assez réjouissant, mais … Peut-être pas pour tous ! Voici une petite histoire qui, sous ses airs drolatiques, donne à réfléchir. Ou l’inverse, c’est vous qui voyez …
Un jeune adulte demande à être interné parce que, depuis son enfance, il vit dans la peur d’être écrasé ou dévoré et cette pensée devient trop envahissante, insupportable. Imaginez un peu, il se voit dans ses délires intérieurs comme un petit ver de terre ! Ça craint, non ?!
Courageusement, le gars accepte d’entamer une thérapie intensive où il peut parler de son fantasme et de ses phobies. Ainsi, il découvre qu’il est un homme - oui, un homme et non un minuscule petit ver ! - et qu’il peut vivre debout sans craindre constamment les autres. Un long travail qui porte du fruit car au bout de quelques mois, il semble guéri - ou presque … - et apte à mener une vie quasi normale.
Juste avant son départ de l’hôpital psychiatrique, souriant, le jeune redit à son médecin que maintenant tout ira bien. Il est un homme - non pas un ver - et désormais les autres humains ne l’effrayent plus comme avant.
- Bravo et bonne route ! lui répond le psychiatre en lui serrant chaleureusement la main.
Au dehors le gars, tout joyeux de rentrer chez lui, fait dix ou quinze pas et s’arrête net, terrorisé, au milieu de l’allée du centre. La panique le gagne … Devant ses yeux un merle est occupé à picorer un petit ver !… Ni une, ni deux, il fonce à toute allure et déboule en sueur dans le bureau qu’il venait juste de quitter.
- Docteur, docteur ! Sur la pelouse, là, j’ai vu, j’ai vu …
- Qui vous met donc dans un état pareil ?
- Un merle !… Et il picore un petit ver !
- Allons, vous savez bien maintenant que vous êtes un homme !
- Moi, je le sais ! Mais le merle … Est-ce qu’il le sait, lui ??!
Commentaires
Bonjour, une thérapie rondement menée dis donc ! et presque efficace ! Pauvre homme, la peur le mène.Bonne journée
Bonjour Lily,
… Un situation où le comique se mêle au tragique.
Faut-il en rire ou pleurer ?
L’homme n’est ni merle ni ver. Certes, il lui arrive parfois de vivre des drames dans son profond intérieur que seul lui peut comprendre. Une situation qui nécessite un accompagnement appuyé pour le sortir de cette torpeur.
Vas-tu donc arrêter de donner des mauvais conseils à ma Mirabellle - elle va voler se syndiquer à cause de toi ;p heureusement que tu ne parles pas coccinelle hi hi hi
bisous de chez le doc avec mon téléphone en attendant mon tour; bon weekend
Tragicocomico…bise lily, bonne fin d’après midi…
Je vois qu’il est question d’oiseau chez toi aussi…mais je ne sais malgré tout pas pourquoi les oiseaux chantent!! Tu me dis, Maîtresse? A bientôt, natur’Lment.
Bonjour Lily,
Je vous remercie de votre passage et suis ravi de découvrir votre blog.
Bien entendu vous pouvez reprendre mon petit dialogue sur votre blog, ce sera pour moi un honneur, et je vous en remercie. L’écriture, c’est pour moi avant tout un partage.
J’ai bien aimé la petite histoire avec le merle. Je la connaissais avec une poule, ce qui, pour le malheureux homme ne change pas grand chose ! :-)
Amitiés. Alain
Une belle histoire qui en dit long et qui m’a faite rire ! Nos peurs ne sont jamais très loin et prêtent à surgir au moindre élément évoquant cette peur ! La peur d’être dévorée remonte peut-être à l’époque des grottes…
Soudainement, j’ai eu un doute en voyant la magnifique pie planter son bec de ci de là dans la prairie autour de ma caravane ! Le sait-elle que j’ai grandi, que j’ai un peu moins peur d’être détestée, méprisée, écrabouillée ? Quoique !!! Bien des choses, chère Lily.