En s'avançant dans le jardin du Mail, après la fontaine et le kiosque à musique, notre regard peut s'attarder devant cette jeune femme, touchante, au caractère légèrement suranné sans être vieillot. Est-elle ingénue, à contempler ainsi, modeste, son sein niché comme un fruit délicat dans sa main gauche ? Ou le sculpteur a-t-il voulu célébrer sa beauté en toute simplicité et sincérité ?


À propos, ce sculpteur, on cherche vainement son nom sur une plaque tout alentour … Et le titre n'aiderait-il pas aussi à comprendre l'œuvre ? … Durant les vacances de Pâques, impossible d'enjamber les massifs, bien fournis, pour tenter de déchiffrer une signature !

Au passage, admirez, derrière, l'avenue Jeanne d'Arc, où l'on découvre à perte de vue la magnifique perspective fuyante des platanes. Bel emplacement pour une statue installée, ici, en avril 1993 !

Curieuse, Lily s'est rendue aux archives municipales. Il lui a fallu un bon moment pour trouver de la documentation sur l'œuvre. Enfin, elle a trouvé quelques bribes.
Le nu a été exécuté au début du siècle dernier, de 1911 à 1913, par Robert Wlérick, un sculpteur originaire de Mont-de-Marsan, dont François Cacheux s'est fait le disciple. La belle est la femme de l'artiste et il a souhaité lui donner comme titre "La jeunesse".
"Tout ce qui est jeune et frais m'attire." déclare-t-il. Voilà, c'est simple et d'une belle esthétique.

"Toutes les femmes sont belles,
toutes les femmes sont magnifiques …"

chantait autrefois Henri Tachan. Pourtant toutes ne le savent pas …

"La jeunesse" 1911-1913 Robert Wlérick

* Comment les haïkus naissent dans les choux First Éditions 2008