Les framboises (suite)
La cueillette de ces petits fruits rouges délicats et raffinés, c’est vraiment toute son enfance et son adolescence.
Petite, elle se souvient des deux rangs au fond du potager et de deux autres à côté de la vigne. On lui demandait parfois d’aider à les cueillir pour les vendre à un pâtissier de la ville. Cela ne durait pas trop longtemps, et il fallait bien travailler sur la ferme.
Mais à neuf ans, en CM1, c’est là que d’autres champs ont été plantés en grandes quantités. Sa grand-mère a décrété que Lily pouvait bien s’absenter deux jours de l’école, pour aider à la cueillette, le 20 juin passé. Elle emporterait quelques barquettes des délicieuses framboises à la maitresse pour s’excuser, voilà tout. Quand ses copines lui ont demandé : « Pourquoi tu n’es pas venue à l’école ?, elle a simplement répondu : Parce qu’il fallait que j’aide à ramasser des framboises.
- Bah ! On ne manque pas l’école pour ramasser des framboises !… Ben dis donc, tes grands-parents sont trop gentils avec toi ! Tu ne pouvais pas les ramasser le soir, après la classe ?
- C’est qu’il y en a beaucoup !
- Tant que ça ?
- Oui, c’est pour les vendre.
- Alors vous, vous faites dans l’originalité !… »
Encore jeune, Lily ne savait trop s’il fallait être gênée ou fière de cette originalité … La maitresse, elle, a beaucoup apprécié la délicatesse à son égard.
A bientôt pour la suite …
Commentaires
Comme j’ aime ” faire dans l’ originalité ” de cette manière…
Elle avait raison Lily de placer sa fierté dans la framboise…:-))
Bisous Lily
Un champs de framboises! Ça devait égratigner les bras? Nous en avions qu’une rangée dans le jardin et il fallait y aller doucement…
Un superbe billet! :)
Et si elle avait su que Lily allait faire plus tard, de la framboise, son nom de plume !
“originalité” !!!!!
mmmm les framboises !
finalement ce sont d’heureux souvenirs même si cueillir des framboises toute la journée devait être assez fastidieux
Bonjour Lily,
… Il y a certains souvenirs qui marquent plus que d’autres.
La cueillette des framboises, Zéphyr en est tout ému ; la scène avec l’institutrice et le dialogue avec les camarades de classe l’ont particulièrement attendri.
… Eh oui ! Nous étions aux portes des vacances. Zéphyr comprend mieux l’indulgence de la maîtresse.
Ah les framboises !! Elles régnaient dans le jardin. Elles étaient derrière la maison, il fallait s’aventurer parmi les hautes herbes qui vous chatouillaient les gambettes, même que “des fois, il y avait des bêtes” dans les grandes herbes.
Il y avait quatre rangées de framboisiers, ils étaient hauts et on entrait dedans tout entier. Mais, là quel plaisir… des gros fruits juteux à hauteur de la bouche, chauds de soleil emmagasiné et qui vous tâchaient les doigts et la langue…. mais aussi le chemisier.
On emportait un petit panier pour en rapporter à la maison, et on s’attelait à faire quelques pots de gelée pour illuminer les petits déjeuners d’hiver.
Souvenirs, souvenirs pas de nostalgie mais des images d’enfance traversent ma mémoire.
Des framboises à la maîtresse ? Doit-on parler en l’occurrence de corruption de fonctionnaire ? ;-)
Un travail fastidieux, sans parler des insectes…”Tes grands-parents sont trop gentils”!!! Cette envie de manquer les classes….
Mais je salive devant tes framboises, il n’y en a pas ici, il fait trop chaud. C’est pour moi un souvenir de jeunesse, merci.