Pas si simple !
Combien de propos circulent aujourd'hui sur les pauvres, la pauvreté, la crise et tout ce qui assombrit l'horizon ?! Chacun répète un peu ce qu'il a entendu, sans savoir vraiment, mais enfin tout le monde le dit ! J't'assure !
Savoir dépasser les apparences, les "on-dit", les propos assassins et réducteurs. Écouter, regarder avec un esprit critique et paisible, voici la proposition de cet ouvrage - publiés par les éditions de l'Atelier associées aux éditions Quart Monde - (5€)
Dès l'introduction, on peut lire :
"Le rejet des plus démunis est probablement aussi ancien que l'humanité. Mais, en même temps, le refus de ce rejet a toujours existé. Car contrairement aux autres espèces, l'espèce humaine a survécu en protégeant les plus faibles et en développant une intelligence nouvelle. L'humanité est incournablement interdépendante et il ne peut y avoir de sauve-qui-peut individuel. […] Les seules personnes avec qui nous dépassons les stéréotypes sont celles avec qui nous entrons en relation personnelle, intime, celles dont nous pouvons percevoir la complexité, les dilemmes, les multiples appartenances, l'histoire, celles avec lesquelles nous pouvons percevoir la qualité d'être humain, non déterminé, libre, ayant une vie intérieure avec des combats, des joies, des peines, exactement comme nous-mêmes." Bruno Tardieu
Suivent quatre-vingt-huit affirmations et idées reçues sur les solutions. Elles concernent l'école, le logement, le travail, la santé, l'immigration, etc.
Idée reçue n°29 : "Les parents pauvres se désintéressent de l'école." D'après vous ?
Idée reçue n°65 : "Augmenter le RSA découragerait les gens de travailler." Eh bien, des études et des faits démontent cette idée simple. (à lire dans le bouquin.)
Idée reçue n°74 : "Il vaut mieux placer les enfants pauvres." Oh, là là ! Rupture ou réparation ?
Un petit livre précieux dont le contenu s'intègre doucement, réponse après réponse. S'attaquant au fatalisme derrière lequel la plupart se protège, il invite surtout chacun à des rencontres nouvelles et inattendues.
Et parce que les pauvres ne manquent pas d'humour, voici une devinette posée cette semaine par un gars qu'a pas une vie facile :
"Une vieille femme marche avec un poireau et deux carottes sous le bras. En passant sur le vieux pont de pierre qui enjambe la Maine pour se rendre dans le quartier de La Doutre, elle gémit et se parle à elle-même : "Ah, si je pouvais trouver une vieille soupière, je pourrais me mitonner une bonne petite soupe !" À cet instant, elle tombe à l'eau… Pourquoi ?"
Commentaires
Rien de simple en effet. Et aujourd’hui je suis très remuée par une nouvelle absolument terrible: au sud de l’Espagne une famille entière, parents et une adolescente (l’autre est dans un état très grave) morts suite à une intoxication alimentaire…ils se nourrissaient de nourritures périmées, parents sans emploi.
Merci d’aborder ce sujet Lily, on entend tant de contre-vérité.
“Savoir dépasser les apparences, les “on-dit”, les propos assassins et réducteurs” OUI, c’est une belle démarche ! Entrer en relation avec l’autre est le travail de la vie, il nous faut avancer sur ce chemin là, parfois il est droit, parfois il est sinueux… Belle journée Lily, je m’intéresserai à ce livre là. brigitte
C’est vrai que c’est un sujet tellement large! C’est bien que quelqu’un se soit penché sur la question. Difficile la pauvreté!
Un beau sujet de réflexion…
L’intelligence et les qualités de cœur ne sont pas l’apanage des riches, heureusement :-)
Mais il faudrait plus de solidarité surtout au niveau des enfants pour qu’ils puissent s’épanouir dans la vie …
Dernièrement à mon fils qui constatait que les études c’était plus difficile pour les enfants pauvres (d’un point de vue financier). Un cadre a répondu et alors il faut des petites gens pour effectuer les petits boulots !!!
Belle mentalité, je ne serai pas fière à sa place ;-)
“placer les enfants pauvres” ?? Je ne crois pas que ce soit une solution, même pas du tout… Ne serais pas plus simple et sans doute moins onéreux d’aider les familles pauvres plutôt que de leur arracher leurs enfants ?? C’est aberrant !! A part ça Lili je t’invite chez moi pour que tu nous laisse un de tes plus beaux souvenirs de NOël (ou plusieurs si tu veux) mais dépêche toi, je publierais bientôt le billet avec tous les témoignages… ça se passe par là et il te suffit de laisser un commentaire par là :
http://lorouge.wordpress.com/2013/1…
Gros bisous Lili, J’espère que tu passes une belle période de l’Avent
Vaste sujet… Je me suis souvent demandé les raisons de ce fréquent mouvement de rejet face aux plus démunis… Elles sont certainement nombreuses, mais je crois qu’entre autres il y a la peur, pas tant de “l’autre” en tant que tel, mais justement, admettre que cet autre a “une vie intérieure avec des combats, des joies, des peines, exactement comme nous-mêmes” nous renvoie un autre visage possible de nous même, que nous ne voulons surtout pas voir…
Bonne fin d’année chez toi, Lily !
PS : ma langue au chat pour la devinette
Cela me fait très plaisir de lire un tel sujet chez toi car je commençais à désespérer d’entendre ces idées toutes faites sur les pauvres, sur les “assistés” etc… Je garde ce livre en référence et je pense même l’offrir à certains ;) J’ai entendu trop peu d’émissions parlant d’une autre façon de voir la pauvreté qu’en la rejetant ! Effectivement il y a un décalage énorme entre la réalité de ce que vivent ces personnes et le discours tout facile qui permet de ne pas réfléchir, de ne pas se sentir concernée… Je te remercie Lily pour ce beau billet ! Bisous affectueux